Méthodes d'enseignement
Faire appel à une variété de méthodes
Cette section du programme d’études apporte un complément à d’autres ressources qui peuvent aider les enseignants à accroître leur répertoire d’approches pédagogiques. Approches pédagogiques: Infrastructure pour la pratique de l’enseignement (Ministère de l’Éducation de la Saskatchewan, 1993) offre une discussion générale sur les approches pédagogiques et les méthodes d’enseignement. Pour des descriptions et des exemples pratiques de méthodes d’enseignement spécifiques, voir aussi la série Stratégies d’enseignement publiée par le Saskatchewan Professional Development Unit (SPDU) et le Saskatchewan Instructional Development and Research Unit (SIDRU).
Les méthodes d’enseignement peuvent être catégorisées en cinq groupes:
- enseignement direct;
- enseignement indirect;
- enseignement interactif;
- étude ou pratique indépendante;
- apprentissage expérientiel.
Il revient à l’enseignant de faire appel à des méthodes d’enseignement variées et qui s’apparentent à ces cinq stratégies, de manière à:
- atteindre tous les "types" d’élèves et pour répondre à leurs divers besoins;
- prendre en compte autant les démarches que le contenu des programmes d’études pour les divers domaines d’étude obligatoires;
- développer les attitudes, les habiletés et les connaissances qui facilitent l’apprentissage autonome.
Les pages qui suivent décrivent quelques-unes des méthodes d’enseignement les plus fréquemment employées dans l’enseignement de l’hygiène à l’élémentaire. Ces méthodes sont classées ici par ordre alphabétique.
Les contrats d’apprentissage
Description
Un contrat d’apprentissage est un accord entre un élève ou un groupe d’élèves et l’enseignant décrivant l’activité ou l’action qui sera entreprise, par qui et en suivant quelle démarche précise. Le contrat doit comporter le nom d’une personne de soutien et une ou plusieurs dates auxquelles on prévoit des entretiens pour évaluer les progrès et réviser le plan d’action si nécessaire.
Applications
Les contrats d’apprentissage s’utilisent au niveau C de la démarche de prise de décision dans le programme d’hygiène: le contrat d’apprentissage est un excellent outil pour aider l’élève à gérer la mise en application d’une décision.
Les études de cas
Description
Les études de cas sont des scénarios basés sur des situations de la vie réelle et auxquels on demande aux élèves de réagir.
- On devrait encourager les élèves à développer eux-mêmes des études de cas basés sur des situations qu’ils trouvent intéressantes ou qui les affectent.
- Les enseignants devraient se constituer un dossier d’études de cas basées sur des situations qu’ils observent dans la vie quotidienne en classe, en cour de récréation, dans la communauté ou dans les médias. Ces études de cas feront d’excellents scénarios à partir desquels on invitera les élèves à suggérer des options, à en considérer les conséquences et à suggérer un plan d’action pour faire face à la situation.
Adaptations
- Les élèves peuvent réagir à une étude de cas individuellement, en groupes coopératifs ou tous ensemble.
- Les élèves peuvent réagir à une étude de cas par écrit, en faisant un dessin ou en utilisant diverses stratégies de l’art dramatique en contexte.
Applications
- Les études de cas sont particulièrement utiles aux étapes 3, 4 et 5 de la démarche de prise de décision. Elles permettent aux élèves d’apprendre à utiliser ces étapes dans des contextes fictifs, mais très près de leur réalité quotidienne.
Le diagramme de Venn
Description
Le diagramme de Venn n’est en fait pas vraiment une méthode d’enseignement, mais un outil qui permet de structurer la comparaison. On peut les utiliser pour comparer des personnes, des lieux ou des sujets. La description ci-dessous démontre comment utiliser le diagramme de Venn pour faire comparer des personnages:
- demander aux élèves de décrire le personnage A;
- inscrire les réponses des élèves au tableau;
- répéter ces étapes avec le personnage B;
- dessiner un diagramme de Venn comme celui-ci:
- expliquer que dans ce diagramme, on inscrira dans la zone d’intersection ce que les personnages ont en commun. On inscrira dans les autres zones ce que chaque personnage a de différent de l’autre.
- inviter les élèves à placer dans la zone appropriée du diagramme chacune des réponses écrites plus tôt au tableau;
- faire comparer le nombre d’éléments dans chaque zone. Souligner en quoi un diagramme comme celui-ci aide à visualiser la quantité de traits ou de qualités que les personnages ont en commun (à voir s’ils sont très différents ou très similaires).
Adaptations
- Faire plusieurs démonstrations avec l’ensemble de la classe avant de demander aux élèves de faire seuls des comparaisons.
- Les diagrammes de Venn sont un excellent moyen de se représenter visuellement les similitudes et les différences entre des personnages, des lieux ou des sujets. Leur inconvénient est qu’ils ne fournissent pas beaucoup d’espace pour placer les réponses, qui doivent être très concises. Un exercice similaire, mais qui pose moins de problème pour placer les réponses consiste à dessiner un tableau de deux colonnes, une pour décrire le personnage A et l’autre pour le personnage B, et de faire surligner ou souligner ce que les personnages ont en commun.
Applications
- Inviter les élèves à utiliser des diagrammes de Venn pour comparer les attitudes, les comportements ou les actions de deux personnages d’une histoire ou pour comparer leurs propres attitudes, leurs comportements ou leurs actions à ceux d’un personnage d’une histoire.
- Les diagrammes de Venn sont utiles pour démontrer que:
- tout le monde ne réagit pas de la même manière devant une situation ou un problème;
- nous sommes tous uniques, mais avons aussi beaucoup en commun.
Les groupes d’apprentissage coopératif
Description
Lorsque les élèves travaillent en groupes coopératifs, chaque membre du groupe doit coopérer pour atteindre l’objectif d’apprentissage. Le succès est basé sur la performance du groupe dans son ensemble plutôt que sur celle de chaque membre au sein du groupe. Il existe plusieurs méthodes pour structurer des activités d’apprentissage coopératif. Celles-ci ont en commun les caractéristiques suivantes:
- les groupes d’apprentissage coopératif sont hétérogènes;
- ces activités fonctionnent mieux en groupes de deux à cinq membres;
- l’activité est structurée de telle manière qu’elle exige la participation de chaque membre du groupe pour accomplir la tâche;
- chaque membre doit connaître ses propres responsabilités au sein du groupe et doit s’en acquitter;
- l’enseignant prévoit l’enseignement explicite et l’évaluation d’habiletés de coopération. Voici quelques habiletés de coopération:
- reconnaître les contributions des autres;
- vérifier l’existence d’un consensus;
- exprimer son désaccord gentiment;
- encourager les autres;
- exprimer son soutien;
- inviter les autres à s’exprimer;
- maintenir le calme ou réduire les tensions;
- jouer le rôle de médiateur ou de médiatrice;
- répondre aux idées exprimées;
- partager ses sentiments;
- féliciter ses pairs.
- les élèves ont l’occasion de réfléchir individuellement et en groupe au fonctionnement du groupe;
- l’utilisation de grilles d’évaluation ou d’un journal de bord facilitent la réflexion sur le fonctionnement des activités en groupes d’apprentissage coopératif.
Adaptations
- Au départ, l’enseignant forme les groupes. Lorsque les élèves connaîtront bien les principes de l’apprentissage coopératif, on peut commencer à leur confier la responsabilité de choisir les membres de leurs groupes, à condition qu’ils respectent le principe d’hétérogénéité.
Applications
Les activités en groupes d’apprentissage coopératif permettent de développer différents objectifs du programme d’hygiène à l’élémentaire. Elles peuvent contribuer à:
- développer chez les élèves le respect d’autrui et la compréhension des besoins, des intérêts et des habiletés d’autrui;
- promouvoir la collaboration;
- améliorer l’estime de soi des élèves;
- encourager les élèves à devenir responsables de leur apprentissage.
Le journal de bord
Description
Un journal contient les pensées, les sentiments et les réflexions des élèves par rapport à diverses expériences. Les directives suivantes guideront l’utilisation de cette méthode dans le cadre du programme d’hygiène à l’élémentaire:
- le but premier du journal de bord est d’explorer des idées et de se livrer à une réflexion personnelle. Expliquer aux élèves qu’ils ont le droit de garder certaines de leurs réflexions pour eux. Ils peuvent réserver une section de leur journal de bord aux réflexions "privées" ou tenir un journal différent pour ce genre de réflexions. Indiquer que les réflexions privées ne seront jamais partagées avec autrui sans le consentement de la personne qui les a écrites;
- l’enseignant peut répondre aux réflexions de ses élèves en leur offrant des conseils, en exprimant de la compassion ou en posant des questions qui peuvent guider la prise d’une décision;
- l’enseignant devrait expliquer à ses élèves qu’ils peuvent demander à quelqu’un (un parent, un ami en qui ils ont confiance, l’enseignant) de réagir aux réflexions qu’ils écrivent dans leur journal de bord;
- ce qui compte lorsqu’on écrit dans son journal de bord est la situation sur laquelle on se penche et non l’orthographe ou la grammaire;
- discuter avec les élèves des réflexions qu’ils ont écrites dans leur journal de bord et les guider de manière à favoriser leur développement et leur apprentissage;
- les élèves devraient toujours indiquer la date à laquelle ils écrivent des réflexions dans leur journal de bord;
- demander aux élèves de relire régulièrement et à la fin de l’année ce qu’ils ont écrit dans leur journal, en les invitant à y rechercher des preuves d’une certaine évolution dans leur apprentissage ou dans leurs réactions.
Adaptations
- On peut dessiner au lieu d’écrire dans son journal de bord.
- Les élèves ont besoin d’être bien guidés s’ils n’ont jamais utilisé de journal de bord. Leur poser des questions pour stimuler des pensées, des sentiments ou des idées.
- On recommande fortement à l’enseignant de tenir un journal et de partager de temps en temps ses réflexions avec les élèves. Cela permet de modéliser ce qu’on attend des élèves et d’établir un climat de confiance mutuelle.
- Lorsque les élèves ont pris l’habitude d’écrire dans leur journal de bord, ils n’ont plus besoin de questions de réflexion. Les inviter à utiliser leur journal même si on ne les y a pas invités, pour exprimer leurs sentiments ou pour explorer différentes façons de faire face à une situation.
Applications
- Le journal de bord permet aux élèves de réfléchir à leurs expériences personnelles et à des sentiments puissants qu’ils ne sont pas toujours prêts à partager avec autrui.
- Les réflexions personnelles sont utiles à tous les niveaux de la démarche de prise de décision. Au niveau A, l’élève peut réfléchir à ses sentiments face à une situation avant de prendre une décision. Au niveau B, on peut envisager des options en les notant dans son journal de bord. Au niveau C, l’élève peut noter dans son journal de bord les succès ou les difficultés rencontrés au cours de la mise en application de son plan d’action.
- Les réflexions notées dans le journal de bord peuvent être discutées lors d’entretiens.