La grammaire de récit
Définition
La grammaire de récit* est une stratégie d'enseignement qui consiste à faire ressortir la structure profonde d'un récit, c'est-à-dire les parties essentielles qui composent l'histoire et la façon dont ces parties sont organisées.
Pourquoi l'utiliser?
On utilise la grammaire de récit pour :
- amener les élèves à connaître les éléments du récit;
- aider les élèves à construire des schèmes formels (voir pages 32 à 35) pour les récits;
- favoriser les stratégies d'anticipation en lecture (COM, CRC);
- faciliter la compréhension de récits;
- aider les élèves à distinguer les idées importantes des détails non essentiels (COM);
- fournir un support à la production écrite.
Déroulement
- À l'aide de questions, amener les élèves à représenter, dans des cases, sous forme d'arbre inversé, sous forme d'illustrations ou autre forme de schéma, les parties essentielles des histoires lues. Les pages 107 et 108 offrent des exemples de représentations de la grammaire de récit.
- Avec des élèves de 1re-2e années, on peut se tenir à une forme très simple de grammaire de récit. Les éléments essentiels que l'on fera ressortir à ce niveau seront :
- Plus tard, lorsque les élèves sont familiers avec cette structure de base et ces concepts, on peut substituer à ces termes ceux d'introduction, développement, et conclusion, puis ajouter d'autres éléments essentiels du récit : exposition, événement déclencheur, intrigue, complication, tentatives de résolution, résolution, dénouement.
- On fera remarquer aux élèves que c'est généralement dans l'exposition que sont présentés les temps, lieux et personnages.
- On les amènera, par observation et par comparaison de divers récits (CRC), à définir l'intrigue comme le problème, le noeud de l'action.
- Les observations et comparaisons de récits amèneront également les élèves à définir les tentatives comme les actions qui ont pour but de résoudre le problème central ou d'atteindre le but final.
- la résolution se définira comme le succès (ou parfois l'échec) obtenu après la dernière tentative.
Il vaut mieux utiliser cette activité de nombreuses fois avec l'ensemble de la classe et modéliser les stratégies d'observation et de réflexion avant de demander aux élèves de représenter une histoire individuellement.
Activités de prolongement
- Lire l'exposition d'un récit aux élèves (présentation des personnages, des lieux, et du temps), puis faire un remue-méninges pour anticiper le reste de l'histoire.
- Lire une ou deux des parties essentielles d'une histoire, puis faire la rédaction collectivement ou en petits groupes de la (des) partie(s) manquante(s). Cette activité s'appelle la macroclosure (voir page 104). Lire par exemple l'exposition et la résolution, et faire imaginer l'intrigue.
- Mélanger les parties essentielles d'une histoire et les faire remettre en ordre par les élèves.
- Après la lecture d'un récit, faire identifier la tentative qui a mené à la résolution du problème, et en faire imaginer une différente.
Voir des exemples aux pages 107 et 108.
Exemple no.1
Exemple no.2
La schématisaton de récit
Définition
La schématisation d'un récit* est une représentation visuelle des lieux où se déroule l'histoire, de la séquence des événements et des actions des personnages principaux (CRC, COM). Cette stratégie permet aux élèves de voir le déroulement de l'histoire (PD).
Pourquoi l'utiliser?
On utilise la schématisation de récit pour :
- aider les élèves à acquérir la notion de séquence;
- aider les élèves à mieux comprendre une histoire en visualisant la façon dont elle se déroule (CRC, COM);
- aider les élèves à raconter une histoire qu'ils ont lue, à en faire un rappel*;
- aider les élèves à planifier leurs propres histoires.
Déroulement
- À la suite de la lecture d'un texte, faire résumer l'histoire oralement par les élèves. Guider ce rappel à l'aide de questions si nécessaire, en insistant sur la séquence des événements (exemples : "Au début de l'histoire, qu'est-ce qui se passe?", "Et après, qu'est-ce qu'il a fait?"...).
- Transcrire la séquence des événements au tableau ou sur une grande feuille, en reliant les événements avec des flèches.
Variantes
On peut varier l'utilisation de cette stratégie de diverses manières :
- transcrire la séquence des événements sous forme d'un sentier le long duquel sont inscrits ou illustrés les incidents survenus;
- transcrire la séquence des événements sous forme d'une suite d'illustrations reliées par des flèches;
- fournir aux élèves une série d'illustrations correspondant aux événements principaux de l'histoire, placées dans le désordre. Les faire remettre en ordre, puis relier chaque événement au suivant par une flèche. Accompagner ensuite chaque illustration d'une phrase.
Voir l'exemple à la page 110.
Il pleut des hamburgers
Le journal de lecture
Définition
Le journal de lecture est un classeur dans lequel l'élève note ses réactions au cours de ses lectures : il peut y noter ses pensées, ses idées par exemple, ou encore les questions qu'il se pose sur ce qu'il lit, les expériences qu'il a vécues et qui sont semblables à celles qu'évoque l'histoire (COM, CRC).
Pourquoi l'utiliser?
On utilise le journal de lecture pour :
- développer le goût de lire;
- amener les élèves à réfléchir à leurs lectures (CRC);
- habituer les élèves à établir des liens entre leurs propres expériences et celles que décrivent les histoires (CRC, COM);
- habituer les élèves à réagir à leurs lectures.
Déroulement
Il est recommandé de commencer par tenir un journal de lecture collectif.
Dans cette situation, l'enseignant suscite les commentaires des élèves (voir les suggestions ci-dessous) et en prend note sur des grandes feuilles. Le journal collectif peut être publié sous forme de grand livre.
Le journal de lecture collectif permet de montrer aux élèves quel genre de remarques on peut consigner dans ce type d'ouvrage et de les amener à réfléchir en quoi cette stratégie peut les aider à mieux comprendre les textes qu'ils lisent, à réagir à leurs lectures et à mieux comprendre la manière dont ils pensent (CRC, AUT).
Pour le journal de lecture individuel, prévoir un classeur pour chaque élève, avec des feuilles intercalaires pour délimiter différentes sections : livres, poèmes et chansons, bandes dessinées, etc.
On peut ensuite procéder ainsi :
- décorer et individualiser la page de garde;
- chaque fois qu'on utilise le journal de lecture collectif ou individuel inscrire la date, noter les commentaires et terminer en inscrivant le nombre de pages lues;
- au départ, le journal de lecture doit être très simple : l'élève peut, par exemple, illustrer la scène qu'il préfère dans l'histoire ou le livre et accompagner cette illustration d'une légende;
- plus tard, on pourra noter :
- ses premières impressions ou les hypothèses qu'on fait en regardant la couverture ou les illustrations, ou en lisant le titre;
- les commentaires ou les réactions à mesure que ces hypothèses sont confirmées ou infirmées;
- ce qu'on ne comprend pas;
- les mots nouveaux;
- ce qui surprend;
- ce qui capte l'intérêt;
- ce qu'on trouve bizarre;
- ce qu'on apprend de nouveau;
- les mots qu'on trouve intéressants et qu'on aimerait utiliser;
- des remarques sur le style (les répétitions, onomatopées, images, par exemple).
L'enseignant peut amener l'élève à réagir de diverses manières :
- l'amener à se poser des questions sur le texte ou sur sa compréhension : Qu'est-ce que tu ne comprends pas des mots, des événements...? Si tu avais écrit cette histoire, qu'est-ce qui arriverait à cet endroit-là?;
- l'encourager à faire des citations : Est-ce qu'il y a un paragraphe, une phrase, un mot que tu aimes particulièrement? Qu'est-ce que tu aimes dans ce passage? Les images, les onomatopées, les sons?
- impliquer ses expériences personnelles : Est-ce qu'il t'est déjà arrivé quelque chose de semblable? Est-ce que le problème a été résolu comme dans l'histoire? Est-ce que les événements qui ont suivi étaient différents de ceux de l'histoire?
- lui faire établir des comparaisons entre ses lectures, lui faire évaluer ses lectures : As-tu déjà lu une histoire qui ressemblait à celle-là, qui abordait le même thème? Laquelle préfères-tu? Pourquoi? As-tu déjà lu des ouvrages du même auteur? Lequel préfères-tu? Pourquoi?
Le principe du journal de lecture peut s'appliquer à divers types de textes, dont les textes à caractère informatif, et peut s'utiliser dans tous les domaines d'étude obligatoires (COM).
Le journal de lecture révèle l'évolution des intérêts des élèves, de leur processus de compréhension et de leurs réactions face à leurs lectures. Une observation des entrées du journal de lecture, à différentes dates, fournit de précieux renseignements sur les attitudes, valeurs, habiletés et connaissances des élèves.
Les remarques notées dans le journal de lecture peuvent être utilisées et discutées au cours d'entretiens (consulter le programme d'études à la page 155 pour de plus amples détails sur l'entretien).